Elle était assise sur le sol, ses petites jambes croisées. Le froid du carrelage lui faisait prendre conscience de son corps. Le dos appuyé contre le mur, la jupe bien tirée pour cacher sa culotte, au cas où une grande personne passerait troubler son espace.

Le but de sa rêverie concernait les nuages. Ce petit corps insignifiant observait dans l’infini du ciel des masses blanches s’étirer, prendre la forme d’une tête de chien, puis muter en un roi majestueux qui se refond encore en un dragon, et puis, plus rien !

Mais, si !  Voilà un œil qui apparait, l’espace infini se mouvait sans faillir, le bleu du ciel n’existait que derrière ces formes comme pour les enfanter. Il devait bien y avoir un début à ce spectacle, le commencement devait avoir lieu quelque part ! Et puis, le temps s’étirait comme les nuages dans l’espace, tout les deux se condensaient, s’affaiblissaient.

Brusquement, elle se lève, va voir la pendule, dix minutes seulement s’étaient écoulées, alors que là-haut, les nuages tels de véritables titans vont et viennent.

De nouveau assise, le froid gagne ses fesses, c’est indéniable, la réalité est bien ici-bas. Tandis que, là-haut, le ciel manifeste des formes changeantes, fascinantes. Cette autre réalité qu’elle ne peut toucher, seulement boire des yeux. Elle s’étirait de tout son corps vers les nuages, les respirait et d’un coup, comme par magie, elle les rejoint.

Tranquillement avec douceur et fermeté, ils la reconduisent sur son carrelage jaune.

Vite, elle retourne vers la pendule, trois minutes se sont écoulées, trois seulement !

Décidément, ce mystère de l’espace et du temps reste à élucider.

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